nov. 30 2017
França rebutja oficialitzar el llenguatge de gènere?
November 29, 2017 8.38pm GMT
Christophe Benzitoun, Maître de conférences en linguistique française, Université de Lorraine

Édouard Philippe défenseur de l’écriture inclusive
Que dit cette circulaire ? Comme l’a très bien souligné Éliane Viennot, Édouard Philippe entérine assez largement les principes de l’écriture inclusive, contrairement à ce qu’affirment les articles de presse et le texte lui-même :
« Je vous invite […] à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive. »
Cette affirmation n’est compréhensible que si l’on réduit l’écriture inclusive à l’usage du point, ce qui est à l’évidence un stratagème grossier à visée politicienne. En effet, cette circulaire demande à féminiser les noms associés à des fonctions lorsque ces fonctions sont assurées par des femmes. On remarque même l’usage du mot auteure dans la circulaire. De plus, le premier ministre recommande l’usage de le candidat ou la candidate dans les actes de recrutement.
Suite à cette circulaire, un sondage a été réalisé pour mesurer l’adhésion de la population à la décision du premier ministre. En voici un extrait :
Sondage sur l’adhésion des Français à la décision du premier ministre vis-à-vis de l’écriture inclusive. Atlantico
La question qui se pose à la lecture de ce sondage est la suivante : comment interpréter les résultats ? En tant que partisan de l’écriture inclusive (mais pas forcément de l’usage du point), j’aurais pu répondre que j’étais plutôt d’accord avec le premier ministre pour peu que je lise la circulaire en question…
Ainsi, en dépit d’une posture clairement politicienne, le premier ministre défend une évolution de la norme tendant à rendre plus visible la place des femmes dans la langue. Et après des propos alarmistes, dont le désormais célèbre « péril mortel » qui frapperait la langue française à cause de l’écriture inclusive, même l’Académie française a prévu d’évoluer sur la question. C’est ce que l’on peut lire dans un courrier de son Secrétaire perpétuel (une femme, contrairement à ce que laisse supposer sa dénomination) en réponse à une question posée par le Premier président de la Cour de cassation.
L’Académie française a le pouvoir qu’on veut bien lui donner
Le responsable de la Cour de cassation, observant un certain décalage entre l’usage et la position de l’Académie française relative à la féminisation des noms de fonctions dans les actes officiels, a pris sa plume pour demander l’avis de la vénérable institution. Il souhaite savoir si la position de l’Académie française a évolué depuis sa déclaration du 10 octobre 2014. Or, comme le précisait elle-même l’Académie dans sa déclaration :
« Les règles qui régissent dans notre langue la distribution des genres remontent au bas latin et constituent des contraintes internes avec lesquelles il faut composer. »
On aurait peine à croire que cela ait changé en seulement trois ans. Pourtant, elle s’engage à émettre des « propositions propres à assurer la rectitude et la cohérence de ces nécessaires évolutions. »
Cet échange de courriers illustre une question intéressante sur le lien qu’il existe en France entre les sphères linguistique, juridique et politique. Le Premier président de la Cour de cassation précise que son institution souhaite se conformer à l’autorité de l’Académie, alors même que les usages des milieux politique et judiciaire autour de lui ont changé. Pourtant, il aurait pu se tourner vers les documents officiels que représentent le guide pratique du Haut conseil à l’égalité ou bien la circulaire du 11 mars 1986 relative à la féminisation des noms de métier, fonction grade ou titre et rédigée par le premier ministre de l’époque. Il y a donc plus de trente ans…
On le voit bien ici, la question de savoir qui détient l’autorité de réglementer la langue semble passablement embrouillée en France, y compris pour des professionnels de justice. Et les textes récents émanant du pouvoir politique ne permettent pas vraiment d’éclairer la situation. On a pu s’en rendre compte à l’occasion de l’application des rectifications orthographiques dans les manuels scolaires à la rentrée 2016 ou plus récemment par les positions prises par l’actuel ministre de l’Éducation nationale Jean‑Michel Blanquer.
La loi, l’orthographe et la grammaire
Dans un communiqué du précédent gouvernement de Manuel Valls, il est affirmé que la responsabilité de déterminer les règles en vigueur dans la langue française revient à l’Académie française. L’objectif de cette précision est de signifier que le ministère de l’Éducation nationale n’est nullement responsable de l’évolution de l’orthographe dans les manuels. On voit donc bien que la langue est un sujet sensible qui embarrasse les responsables politiques, d’autant plus quand cela touche l’enseignement. Mais que dit ce communiqué au sujet des textes de référence encadrant l’enseignement de l’orthographe ?
Trois sources sont citées : les rectifications orthographiques de 1990, le dictionnaire de l’Académie française et un arrêté du 28 décembre 1976. Concernant le dictionnaire, le premier tome de la neuvième édition est sorti il y a 25 ans et le dernier tome n’est pas encore paru à ce jour. Or, en 25 ans, de nombreux mots ont été créés et d’autres sont sortis de l’usage. Et le communiqué ne dit pas comment procéder dans les cas où les mots ne se trouvent pas dans le dictionnaire. De plus, il est peu probable que les enseignants consultent assidûment ce dictionnaire avant de préparer leurs leçons d’orthographe ou qu’ils demandent aux élèves de le consulter.
Pour ce qui est de l’arrêté de 1976, il s’agit d’un texte peu connu qui n’est sans doute pas appliqué. Cet arrêté stipule par exemple que les noms propres de personnes peuvent comporter un s au pluriel (ex : les Duponts). En conséquence, on ne peut normalement pas considérer qu’il s’agit là d’une faute. Par ailleurs, les programmes scolaires officiels ne descendent pas à un niveau de détail aussi fin que la forme orthographique de l’ensemble des mots, ni ne listent de manière explicite l’ensemble des règles de grammaire en vigueur. Dans les programmes, nulle trace de la règle du masculin qui l’emporte sur le féminin ni même du masculin considéré comme neutre.
À la lumière de ce qui précède, on ne peut qu’être étonné de la réponse de Jean‑Michel Blanquer à l’Assemblée nationale à propos d’une tribune d’enseignants affirmant qu’ils n’enseigneront plus cette règle. En guise de réponse, le ministre précise que « le programme comporte une grammaire ». Et il fait référence à l’autorité de l’Académie française sur la question. Mais la seule et unique grammaire de l’Académie date de 1932. Et on ne peut pas dire qu’elle ait fait l’unanimité. En conséquence, on ne voit pas sur quel texte législatif pourrait s’appuyer le ministre pour obliger les professeurs à enseigner cette fameuse règle.
La langue au cœur de la démocratie
Comme nous venons de le voir, malgré les circonvolutions politiques, il existe un large consensus pour faire évoluer les normes du français relatives à la féminisation. Certaines sont même déjà en usage depuis de nombreuses années. Et l’Académie française est visiblement en retard sur ce point. Or, dans la sphère politique, on fait très souvent référence à l’Académie dès qu’il est question de langue française. Et on accrédite l’idée que la langue est homogène et qu’il suffirait de faire appel à une autorité supérieure pour nous dicter ce que nous devons dire ou écrire. « Une grammaire, une langue, une République », comme l’a dit Jean‑Michel Blanquer devant la représentation nationale. Cependant, non seulement la langue est diverse, mais en plus l’Académie française n’a reçu aucun mandat démocratique pour remplir cette fonction.
On reproche beaucoup à l’Europe son manque de transparence et de démocratie. En même temps, les Français et les Françaises acceptent de se soumettre collectivement à une institution dont les membres se cooptent entre eux depuis près de quatre siècles. Et cela, sur une question aussi fondamentale que la langue française. Il est sans doute temps de mettre les questions relatives à la langue française au cœur de la démocratie. Afin que chaque citoyen et chaque citoyenne puissent se faire sa propre opinion en disposant d’informations fiables.
EL QUE HAVIA ARRIBAT AQUÍ
El govern creu que dir alhora el femení i el masculí “crea confusió”
ALICIA SANS París 27/11/2017 00:00
El primer ministre francès, Édouard Philippe, no vol sentir a parlar de llenguatge de gènere. Almenys pel que fa a la paperassa oficial. Per això “ha proposat” als seus ministres “no fer ús d’aquest llenguatge” en què el gènere masculí no predomina sobre el femení, “en particular en els textos destinats a ser publicats al Diari Oficial ”. Amb aquesta prohibició, Philippe fa una clara referència a una de les tècniques del llenguatge de gènere que en francès utilitza el punt volat. Per exemple: les candidat·e·s.
“Les administracions han de complir amb les normes gramaticals i sintàctiques”, va justificar-se Philippe, “especialment per raons d’intel·ligibilitat i claredat de la norma”. Fa uns dies, era el ministre d’Educació, Jean-Michel Blanquer, el que es posicionava en contra d’aquest llenguatge. “No és una bona idea”, va dir Blanquer en declaracions a BMFTV. Utilitzar el llenguatge de gènere “afegeix una complexitat que no és necessària”, segons el ministre, que es va definir com a feminista. “Hi ha molt a fer per la igualtat entre homes i dones, però no estic segur que passi per crear confusió en el llenguatge”. Ja a l’Assemblea Nacional, Blanquer afirmava que “l’únic àrbitre és l’ús [del llenguatge] i l’Acadèmia Francesa”. Precisament, aquesta institució literària també és hostil a la implantació del llenguatge no sexista fins al punt d’afirmar que “és una aberració” i que, implantant-lo, la llengua francesa està “en perill de mort”. Dels 34 membres que constitueixen actualment l’Acadèmia, només quatre són dones.
Aquestes posicions posen entre l’espasa i la paret Marlène Schiappa, la màxima responsable de la secretaria d’Estat encarregada de la Igualtat entre homes i dones -Macron va carregar-se el ministeri relegant-lo a secretaria-. Obligada a acontentar associacions feministes sense desviar-se del carril governamental que mena el primer ministre, Schiappa va declarar estar a favor de “feminitzar el llenguatge” i “a no fer que les dones [hi] siguin invisibles”. Per contra, la responsable d’Igualtat va assegurar que no era favorable a “fer obligatori el llenguatge de gènere a l’escola”. De fet, va qualificar l’ensenyament d’aquest llenguatge de “problemàtic”.
La polèmica va sorgir a França després que, a finals de setembre, l’editorial Hatier va publicar un manual escolar titulat Qüestionar el món, que utilitza múltiples tècniques del llenguatge de gènere, entre les quals hi ha la del punt volat. El manual està dirigit als alumnes d’entre 8 i 9 anys, els que cursen el cicle inicial d’educació primària. En una tribuna al digital francès de la revista Slate, uns 300 professors “de tots nivells i públics” deien que a partir d’ara en comptes d’ensenyar que el gènere masculí predomina sobre el femení prioritzarien la regla de la concordança de gènere amb el més pròxim. Per exemple: els alumnes i les alumnes estrangeres.
“Tot fre a una comunicació igualitària ens sembla perjudicial”, es lamentava després de l’anunci de Philippe la presidenta de l’Alt Consell d’Igualtat entre dones i homes, Danielle Bousquet, una autoritat consultiva que justament depèn de Matignon, la casa del primer ministre. “L’ús del femení i masculí a parts iguals en la llengua hauria de ser una evidència”, concloïa.
Més crítiques
La decisió de Philippe tampoc va agradar a l’exministra socialista d’Igualtat, Laurence Rossignol. “Hi haurà càstigs pour les récalcitrant·e·s [pels recalcitrants]?”, piulava punyentment. La frase, traduïda en paraules d’una de les seves exconselleres, significa que Rossignol ho troba “ridícul”. Segons indica l’exassessora a l’ARA, “Rossignol utilitzava la feminització del llenguatge internament per voluntat pròpia i el punt volat era freqüent en els correus que ens enviàvem al ministeri. Fins i tot en diversos projectes de llei s’havia utilitzat”. I conclou: “És un combat simbòlic, però el combat més mínim és important per avançar en aquesta lluita”.
LA DESCRIPCIÓ ORIGINAL
Edouard Philippe décide de bannir l’écriture inclusive des textes officiels
L’écriture inclusive, qui fait polémique en France, remet en cause la règle d’accord selon laquelle, au pluriel, « le masculin l’emporte sur le féminin ».
LE MONDE | 21.11.2017

Il n’y aura pas d’écriture inclusive dans les textes officiels. Le premier ministre, Edouard Philippe, a donné consigne aux membres du gouvernement de bannir des textes officiels cette forme d’écriture qui remet en cause la règle d’accord de la langue française selon laquelle, au pluriel, « le masculin l’emporte sur le féminin ».
« Je vous invite, en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive », écrit le chef du gouvernement, dans cette circulaire à paraître mercredi 22 novembre dans ce même JO.
« Outre le respect du formalisme propre aux actes de nature juridique, les administrations relevant de l’Etat doivent se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques, notamment pour des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme », argue-t-il.
Lire aussi : Egalité femmes-hommes : l’écriture dite « inclusive », sujet qui divise
Polémique
Portée, notamment par les cercles féministes, cette graphie se base, principalement, sur trois principes :
- le fait d’accorder les fonctions, métiers, grades et titres, en fonction du genre : on parlera ainsi de chroniqueuse, chercheuse… ;
- l’utilisation à la fois du féminin ET du masculin quand on parle d’un groupe de personnes, soit par l’utilisation de ce qu’on appelle la double flexion – « les candidates et candidats » –, soit par le recours au « point milieu » – « les candidat·e·s » –, soit enfin par une reformulation épicène – « les personnes candidates » ;
- on tente enfin d’éviter le recours aux termes « Femme » et « Homme » avec une majuscule de prestige et on préfère des termes plus neutres, comme « droits humains » plutôt que « droits de l’homme ».
Depuis plusieurs mois, le débat sur l’écriture inclusive divise. Notamment depuis l’édition chez Hatier d’un manuel scolaire en écriture inclusive. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, mais aussi l’Académie française se sont prononcés contre son usage. Les membres de l’Académie française ayant lancé, à la fin d’octobre, « un cri d’alarme » contre l’utilisation de ce type de graphie.
Lire nos précisions : l’Académie française ne décide pas seule du « bon usage » de la langue
Pourtant, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) encourage l’utilisation de l’écriture inclusive. En 2015, l’institution publiait un guide pratique « pour une communication sans stéréotypes de sexe ». Disponible gratuitement, le manuel a été téléchargé plus de 25 000 fois depuis sa mise en ligne il y a un an.
Au début de novembre, plus de 300 professeurs « de tous les niveaux » ont signé une tribune publiée sur le site Slate dans laquelle ils expliquent « avoir cessé » ou s’apprêtent « à cesser d’enseigner la règle de grammaire résumée par la formule “Le masculin l’emporte sur le féminin” ». Les enseignants déclarent qu’ils utiliseront désormais la règle de l’accord de proximité.
Un peu plus tard, le 9 novembre, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes prend position et se déclare « favorable à féminiser le langage, à ne pas invisibiliser les femmes dans le langage », tout en disant ne pas être « pour l’obligation d’enseigner l’écriture inclusive à l’école ».
« Clore le débat »
La circulaire a pour objet d’apporter une « clarification après des initiatives dans certaines administrations » et à « clore la polémique », a expliqué Matignon. La note d’Edouard Philippe précise par ailleurs les règles d’accords qui doivent s’appliquer dans les textes administratifs. Dans les textes réglementaires « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aux femmes », dit-il.
En revanche, quand l’auteur d’un texte officiel ou la personne nommée est une femme, il convient bien d’écrire « la ministre », « la secrétaire générale » et de féminiser la fonction en se référant à un guide (« Femme, j’écris ton nom… ») élaboré par le CNRS et l’Institut national de la langue française.












El 1848, quan les ciutadanes franceses es van
voler inscriure a les llistes electorals, els van
dir que no ho podien fer perquè l’article de
la llei deia: “Són electors tots els francesos”,
i això volia dir i s’havia d’interpretar com “tots
els mascles que tenen la ciutadania francesa”.
De fet, al Canadà va passar el mateix amb
totes les lleis a partir del 1867.